Notes anthtropologiques sur le "Didius mac arthurus"

Publié le par Pierig

 Observons le Didier dans son habitat naturel…

 

Pour ce faire, rendons-nous dans les hautes Fagnes, cette région sauvage où peu de personnes saines d’esprit osent s’aventurer…

 

Après la Baraque à Michel, une auberge fagnarde qui marque la limite de la civilisation, enfonçons-nous dans les bois touffus. Attention où vous mettez les pieds, des bornes-frontières et des tourbières sont encore des pièges pour les promeneurs inattentifs. Bientôt vous entendez un chuintement ténu, qui bientôt se transforme en murmure persistant. C’est le Baheyon, une rivière à l’aspect tranquille mais qui abrite des habitants redoutables. Encore une petite heure de marche, et votre pas se fait plus furtif, car vous approchez du territoire de chasse d’une créature unique.

 

Vous vous arrêtez, car vous avez entendu des bruits étranges. Vous tendez l’oreille. Oui, c’est bien un mélange de murmures étouffés, de bruits de mastication et d’éructations ursines. Pas de doute, un spécimen du Didius mac arthurus, surnommé Didier, est proche. Doucement vous vous approchez au sein des fougères qui bouchent la vue, en prenant garde à ne pas briser de brindille sous vos pas. Bientôt une clairière s’ouvre à vous, et il vous faut un examen approfondi de l’endroit pour repérer l’animal sauvage, tant son pelage se fond avec le décor. Mais il est bien là, vous l’avez trouvé.

 

D’une taille comparable à celle d’un grand homme, c'est-à-dire haut de six bons pieds, le plantigrade, qui vous tourne le dos, porte une abondante fourrure brune, parsemée de taches plus sombres, l’ensemble pouvant rappeler vaguement une chemise à carreaux de trappeur du Grand Nord. Les traces de différents combats ou repas subsistent encore ça et là sur la robe massive. Le Didier ne se lave pas souvent. Les éructations, les mouvements irréguliers de la tête ainsi que la position des pattes puissantes de l’individu suggèrent que l’animal est en train, justement, de déguster son dernier repas. L’instant est rare, vous ne souhaitez pas le gâcher.

 

Soudain la créature semble marquer une pause dans son festin. Elle se tourne légèrement pour humer l’air. Vous apercevez son groin difforme et l’un de ses petits yeux malins. Son appendice nasal se retrousse à plusieurs reprises. Vous vous rendez soudain compte que le vent, très léger, souffle dans votre dos. Erreur monumentale de la part d’un chasseur ou d’un scientifique…

 

Le Didier, visiblement un mâle en pleine possession de ses moyens, se tourna alors vers vous. Ses babine se retroussèrent hideusement pour découvrir des crocs d’une quinzaine de centimètres de long. Une langue sombre vint marquer l’intérêt du prédateur pour votre personne. Depuis plusieurs minutes, votre raison vous hurle de fuir à toutes jambes. Mais vous ne pouvez pas. Ce moment est tout simplement le sommet de votre carrière. Votre rencontre avec une créature légendaire… Qui va probablement faire de vous son dessert, puisqu’elle se met à quatre pattes, puis galope dans votre direction.

 

Vous n’avez aucune chance.

 

Vous êtes mort.

 

Mais heureux.

 

 

 

 

 

 

Merci à Spooky qui m'a gracieusement offert gentillement écrit ce texte "sur mesure"

Merci à Mac Arthur pour sa participation bien involontaire - "à charge de revanche"

 

Pierig

Publié dans Gribouillis

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
V
<br /> <br /> Connaissant très bien "l'animal", je peux vous dire qu'avec un peu de douceur il est facilement apprivoisable . En plus<br /> je vous rassure tous les deux, il m'a avoué avec une mémoire de poisson rouge et pas d'ours ou d'éléphant !!! Très réussi le dessin, bravo ! (et le texte aussi, ne faisons pas de jaloux )<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Merci pour le compliment. <br /> <br /> <br /> Mac Arthur, c'est un coeur tendre sous une épaisse couche de fourrure en somme ... <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Disons que ce serait un poil tiré par les cheveux <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Oui, enfin, bien dégagé quand même. Mais c'est pas un souci, hein, c'est bien observé. Mon abondante chevelure touffue de l'adolescence s'est quand même bien clairsemée (épurée, diront les<br /> positivistes).<br /> <br /> <br /> Pour ce qui est d'oublier, il parait que les ours ont un point commun avec les éléphants : la mémoire. Alors un conseil, quand tu viendras avec Spooky, munissez-vous du nécessaire de survie si je<br /> vous invite à une "petite" balade dans les Hautes-Fagnes.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Super, Spooky pourra faire des économies en prenant un "aller simple" pour les Hautes Fagnes <br /> <br /> <br /> J'aggrave mon cas si je te brosse dans le sens du poil (tout épuré soit il)? <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Ah, ben, vous m'avez pas loupé !<br /> <br /> <br /> Si c'est comme ça, je retourne dans ma grotte ...<br /> <br /> <br /> Ceci dit, je connais dorénavant le nom des propriétaires des deux prochains squelettes que l'on retrouvera au coeur des Hautes-Fagnes.<br /> <br /> <br /> (Bravo pour le dessin, même si la vérité est cruelle à voir (je suis donc déjà aussi chauve que ça)).<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Désolé mais le personnage était trop tentant <br /> <br /> <br /> Pour les squelettes, je parierais sur un homo pierigis et un homo spoukinus <br /> <br /> <br /> Heureusement que c'est la période d'hibernation pour l'ours des Hautes Fagnes ! D'ici à ce qu'il émerge, il aura tout oublié ! <br /> <br /> <br /> Euh, sérieux? tu te trouves chauve sur le dessin? J'ai pas cette impression (le front est exagéré, c'est tout). En tous les cas, c'était pas volontaire ... <br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Tu penses que Mac Arthur va venir par ici ? Ou faut-il en faire un peu de pub sur le site marron ?<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> <br /> Nonon, ce ne sera pas nécessaire <br /> <br /> <br /> <br />