La bande des six nez, poils au nez !

Publié le par Pierig

Ce jeu de mots (aujourd’hui bien désuet, voir un poil ringard) est en fait le nom choisi par Monsieur C. comme enseigne de sa librairie mondialement connue qui prend la poussière depuis plus de 25 ans dans le quartier d’Ixelles (Bruxelles). Monsieur C. n’est pas n’importe qui dans le monde des passionnés de bd puisqu’il est président de la Chambre Belge des Experts en Bande Dessinée, excusez du peu ! Ce titre, pompeux et ronflant, correspond finalement bien à l’image du personnage qui s’en affuble. En effet, si sa grande expertise en matière de bd n’est pas à mettre en doute, on peut cependant s’interroger sur sa connaissance des règles élémentaires en matière de "savoir vivre".

Voici ci-après contée notre (més)aventure dans la librairie de ce bonhomme qu’on peut aisément qualifier d’atypique. 

Elveen et moi-même sommes allés jusque Bruxelles récemment. Je devais y passer un examen pour une formation dans le cadre de mon boulot. Bien décidés à joindre l’utile à l’agréable, on a profité de ma présence sur Bruxelles pour faire quelques boutiques vestimentaires (Dans City2, elveen a presque renouvelé sa garde robe !) mais aussi l’inévitable marathon des librairies spécialisées bd. Notre choix est fait : destination Ixelles. 

Après avoir chiné dans deux librairies, voilà qu’on entre dans la "bande des six nez".  L’enseigne est défraîchie, mais cela fleure bon la bd moisie (entendez par cette allocution "bd d’occasion"). Peut-être y trouverais-je une petite perle ? A l’entrée, on dépose près du comptoir nos sacs comprenant nos achats précédents. On commence par regarder tranquillement les bacs d’occasion. Sans trop tarder, un bonhomme s’approche pour nous demander ce qu’on cherche exactement. Il s’agit du fameux Monsieur C. Il est rondouillard et souriant, bref il avait tout pour m’être sympathique. Je lui réponds que nous ne cherchons rien de précis, qu’on aime juste farfouiller dans les rayons d’occasion. C’est alors qu’il commence à devenir un peu "pot de colle" (chose qui a tendance à me filer des boutons et à le rendre un chouyas moins sympathique du coup). Voyant qu’on était des "nouveaux", il nous demande si on est français et si on est venu suite à toute la publicité qui était faite sur son magasin dans la presse. Je lui réponds : "nous sommes pas français mais belge et même wallon" et j’ajoute "nous n’avons jamais vu de publicité de votre librairie dans les journaux, désolé".  Il semblait déçu de notre réponse. Car, ajoute t’il, "la publicité de la bande des six nez est faite sans que je la demande !". Imaginez l’once d’un quart de seconde deux belges qui ne connaissent pas la renommé de sa librairie ! Il nous dit alors "vous savez, la librairie est très ancienne". "J’imagine vu l’état de l’enseigne" lui rétorquais-je en sur le ton de la plaisanterie. Manifestement, il l’a mal pris. "Vous savez, il est prévu de changer l’enseigne l’année prochaine !". "Ah bon, fort bien" dis-je pour conclure la conversation. Et je m’éloignais un peu.

 

Elveen resta quant à elle plus en avant du magasin. En la rejoignant, je constate que monsieur C. est en train de lui faire une remarque sur un ton déplaisant. Je me rends compte qu’il est question du sac qu’elle porte à l’épaule. Elveen lui explique que dans ce sac (qui aurait eu du mal à contenir une bd) se trouve son portefeuille et que c’est la raison pour laquelle elle ne l’a pas déposé à l’entrée. Monsieur C. insiste. Elle lui répond qu’elle veut bien laisser son sac près du comptoir mais alors il faudrait qu’il s’y trouve un vendeur or il n’y a personne pour surveiller les sacs à l’entrée. Devenant désagréable, Monsieur C. lui rétorque : "c’est comme vous voulez mais sachez qu’il y a des cameras partout et que ce n’est pas un hasard si la police et le parquet descendent ici". Bref, voyant les choses s’emballer, j’interviens gentiment en disant à Monsieur C. pour le rassurer qu’on n’est pas des voleurs et qu’il y a moyen de rester courtois pour faire ce genre de remarque. L’agressivité ne mène à rien il me semble. A ce moment, il nous a qualifié de "client antipathique" et rétorqué qu’il n’avait pas besoin de nous car il a des clients plus fortunés (ah bon, il connaissait notre compte en banque ?). Ce malpoli confond certainement client pas intéressant (ce que nous étions certainement à ses yeux puisque nous en avions pour 5 euros de bd d’occaz) et client antipathique. De plus, s’il n’a pas confiance en ses clients (peut être à juste titre vu certains énergumènes), comment pouvons-nous avoir à notre tour entière confiance en cet imbuvable personnage (toujours rondouillard mais grimaçant) ? On est alors parti sans rien prendre en lui disant qu’il était bien à l’image de son enseigne : déplorable !


       

Pour ne pas démentir ses propos, je ne doute pas un seul instant qu’il appréciera à sa juste valeur cette note à vocation publicitaire vantant son bon accueil et, tout ça, sans rien nous avoir demandé ! Merci qui ? ;)

Publié dans De tout et de rien

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
S
Il faudrait lui présenter le prof dont tu parlais dans un précédent article, les faire combattre à mort et achever le survivant à coup de ... à coup de quoi tiens ? bah à coup de BD genre les aventures de Bigard ou Joséphine Ange-gardien par exemple ! d'une pierre trois coups ! :o)Spooky >> Martin Milan, que voilà un bon choix ;o)
Répondre
S
Hum en effet, ce n'est pas la politesse qui étouffe ce triste personnage...J'avais entendu parler de cette librairie, peut-être bien par la presse, moi qui suis Français. Eh bien ça ne fait pas très envie hein. j'avais déjà rencontré quelqu'un d'aussi désagréable dans une librairie de province (je ne me souviens plus du coin), où le libraire, ayant appris que je cherchais des Martin Milan, avait essayé de me vendre l'intégralité de la série en EO. Ma chère et tendre, qui m'avait accompagné et veillait à la solvabilité du couple, avait rétorqué que c'était bien cher, et que de toute façon on ne cherchait que 4 ou 5 albums sur les 13 que compte la série. Le ton était alors vite monté, car il pensait visiblement avoir conclu l'affaire sans que je n'en aie rien laissé entendre. Nous sommes sortis nous aussi de la librairie les mains vides, après avoir courtoisement traité le fâcheux de bien des noms. Il nous avait aussi fait le coup des "clients plus fortunés"...
Répondre